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cients divers calculés d’après la place qu’elles tiennent dans le commerce et par conséquent d’après les conséquences économiques et sociales de leurs variations de prix, et le blé par exemple, a-t-on dit, n’y compte pas plus que l’indigo ; d’autre part, il n’est tenu compte que des marchandises, sans aucune préoccupation du prix du travail, qui est, lui aussi, un des grands facteurs de la demande de monnaie, quoique les variations en soient beaucoup plus lentes que les variations du prix des marchandises. Enfin — mais ceci est moins important — au lieu de prendre les moyennes de l’année, on prend seulement les deux cotes des 1er janvier et 1er juillet. Diverses tentatives de corrections ont été faites ou proposées[1].

M. Auguste Walras donnait en 1849 sa Théorie mathématique de la richesse sociale.

Le représentant le plus en vue de cette école est aujourd’hui son fils, M. Léon Walras, professeur à la Faculté de Droit de Lausanne, dont les Éléments d’économie politique pure furent publiés partie en 1874, partie en 1877. Il définit l’économie politique pure « la théorie de la détermination des prix sous un régime hypothétique de libre concurrence », en ajoutant que « l’on s’interdit toute théorie scientifique de la détermination des prix si l’on néglige, la distinction des capitaux et des revenus[2] ». — Ce qui entraîne toute une théorie économique parfaitement originale.

À des procédés spéciaux de démonstration il joint, en effet, des définitions nouvelles et imprévues, qui égareraient quelque peu ses lecteurs si ceux-ci n’avaient, pas au préalable retenu avec le plus grand soin le sens nouveau des mots. Ainsi M. Walras appelle capitaux ou biens durables

  1. Voir pour toute la question des Index-numbers, la Science économique, par Yves Guyot, 3e édit., 1907, 1. IV, ch. x, pp. 201 et s. ; — Édouard Dolléans, la Monnaie et les prix, 1905 ; — de Foville, la Monnaie, 1907, pp. 180 et s.
  2. Éléments d’économie politique pure, 3e édition, introduction, p. xiii.