Page:Rambaud, Histoire des doctrines économiques, 1909.djvu/395

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

combinaisons ternaires que ces éléments peuvent présenter. Pour essayer de faire mieux comprendre ses hypothèses, nous allons les diviser en deux groupes, suivant que la population augmente ou reste stationnaire.

A. — La population augmente (1er, 3e et 5e cas de Stuart Mill).

1° Si la population augmente pendant que les capitaux et les moyens de produire restent stationnaires, il doit y avoir une baisse de salaires (par l’effet de la loi du wage-fund) avec une hausse des profits et des rentes[1] ;

2° Si la population augmente pendant que les capitaux augmentent aussi, mais sans que les moyens de produire se développent, il doit y avoir un état stationnaire des salaires — puisque le rapport de la population au capital n’est pas altéré ; — mais il doit y avoir une baisse des profits, parce que l’entrepreneur aura plus de salaires totaux à supporter avec des moyens de production demeurés constants. Ici se révèle déjà, dans le système de Stuart Mill, la lacune résultant de ce qu’il n’a pas songé à rattacher le taux des salaires à la productivité du travail. La rente, pendant ce temps là, aura monté[2] ;

3° Si la population augmente, pendant qu’augmentent aussi les capitaux et les moyens de produire, la solution à donner est beaucoup plus incertaine : elle doit varier avec les vitesses relatives et probablement inégales que présenteront les variations des divers éléments du calcul. Ce qui seul paraît certain, c’est la hausse de la rente[3].

B. — La population n’augmente pas : elle reste stationnaire (2e et 4e cas de Stuart Mill).

    pas la même chose ? Oui, à première vue, si l’on ne se préoccupe que de la force de production de la société ; non, si l’on se préoccupe de la répartition (comme fait Mill) et si l’on suppose, au préalable, que le perfectionnement des moyens de produire n’est pas tout entier le fait du capitaliste, tandis que le capital augmenté sera sa propriété pour le tout.

  1. L. IV, ch. iii, § 1, t. II, p. 259.
  2. L. IV, ch. iii, § 3, t. II, p. 264.
  3. L. IV, ch. iii, § 5, t. II, p. 272.