Le prix rémunérateur fut porté :
en 1787, à 48 | sh. (le quarter) | 26 40 | les 100 kilos |
en 1791, à 54 | sh |
29 70 | |
en 1804, à 66 | sh |
36 30 | |
en 1814, à 80 | sh |
44 » | |
en 1822, à 85 | sh |
45 75 |
En dessous des prix rémunérateurs, on avait, par exemple sous l’empire de l’acte de 1787, des droits à l’importation qui n’étaient pas moindres de 24 sh. le quarter (13 fr. 25 les 100 kilos). En 1804, le droit d’entrée, qui était de 24 sh. (13 fr. 25), fut porté jusqu’à 30 sh., si les cours du blé tombaient à moins de 63 sh. le quarter. Cela faisait, aux 100 kilos, un droit de 16 fr. 55 quand le blé n’atteignait pas le cours de 34 fr. 65. En 1814 on alla encore plus loin : on défendit l’importation quand le blé valait moins de 70 sh. (38 fr. 55 les 100 kilos). Que l’on pense donc aux souffrances ouvrières sous un tel régime, surtout avec le pouvoir de l’argent tel qu’il était il y a un siècle et avec les salaires nominaux de ces temps là[1] !
Tel était le milieu où vivait Ricardo, en 1821, quand il écrivait son petit traité De la protection accordée à l’agriculture. Il constate la souffrance de l’industrie agricole (!) et d’autre part aussi le commencement d’un mouvement pour la suppression des barrières. « Les doctrines qui condamnent, dit-il, les restrictions élevées contre l’importation des blés étrangers, ont fait des progrès depuis quelques années[2]. « Voilà les préludes de l’Anticornlawleague. Mais que propose-t-il ? Une atténuation bien insuffisante ! On maintiendrait à 70 sh. (soit 38 fr. 55) le prix jugé rémunérateur ; seulement au dessus de ce cours le droit d’entrée ne serait plus que de 20 sh. le quarter (11 francs