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doute, crois-en ma parole, Mithilienne, car jamais un mensonge n’a souillé ma bouche. »

« Comme tu ne vois en moi qu’un singe, c’est évident ! et non pas autre chose, reçois donc cet anneau, sur lequel est écrit le nom de Râma ; car il me fut donné par ce magnanime comme un signe qui devait m’accréditer.

« Râma sur cet anneau d’or, auguste reine, a gravé lui-même ces mots : « D’or, d’or, d’or ! »

Les membres palpitants de joie et la face baignée de larmes, la royale captive reçut alors cet anneau et le mit sur sa tête. À peine entendues les paroles que Râma lui envoyait, à peine vu l’anneau, elle versa de ses yeux noirs et charmants l’eau dont la source est dans la joie. Son visage pur aux belles dents et doué avec les dons les plus charmants parut comme l’astre des nuits, quand son disque sort affranchi de la gueule du serpent Râhou.

La femme aux yeux de gazelle dit alors ces douces paroles au singe d’une voix suffoquée par ses larmes, mais où la joie se mêlait avec le chagrin :

« Je veux offrir au temps convenable un sacrifice aux Dieux en reconnaissance de cet événement, ô le plus grand des singes. Quel bonheur ! mon époux jouit encore de la vie ! Lakshmana, oh ! bonheur ! vit encore ! Je suis toute satisfaite d’apprendre ici par ton récit, après tant de jours écoulés, que mon époux et le héros Lakshmana se portent bien l’un et l’autre. »

Elle dit ensuite au fils du Vent : « Je suis contente de toi, singe, puisses-tu jouir d’une longue vie ! Sois heureux ! toi, par qui me fut annoncé que mon époux est en bonne santé avec son frère puîné. Certes ! je ne crois pas, noble singe, que tu sois un quadrumane vulgaire, toi, à qui ce Râvana n’inspire ni terreur, ni frémissement ! Tu