Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/80

Cette page a été validée par deux contributeurs.

t’eut faite, n’en a plus fait d’autre, je pense ; car il n’existe pas, Mithilienne, une seconde femme qui te soit égale en beauté. À la vue de la jeunesse et des charmes dont tu es si bien douée, quel homme venu près de toi voudrait s’éloigner de ta présence, fût-il Brahma lui-même ?

« Mithilienne, sois mon épouse ; abandonne cette folie : sois mon épouse favorite, à la tête de mes nombreuses femmes les plus distinguées. Les joyaux que j’ai ravis aux mondes avec violence, ils sont tous à toi, dame craintive, et ce royaume et moi-même. À cause de toi, je veux conquérir toute la terre, femme coquette, et la donner à Djanaka, ton père, avec les villes nombreuses qui en couvrent l’étendue.

« Témoignes-en le désir, et l’on va te faire à l’instant une magnifique parure. Que les plus brillants joyaux étincellent, attachés sur ta personne ! Que je voie, femme bien faite, la parure orner tes jolies formes, et ta grâce polie orner la parure même.

« Jouis des pierreries diverses qui appartenaient au fils de Viçravas ; jouis à ton gré, femme ravissante, de Lankâ et de moi. Râma n’est pas mon égal, Sîtâ, ni pour les austérités de la pénitence, ni pour les richesses, ni pour la rapidité même des pas : il ne m’égale ni en force, ni en valeur, ni en renommée. Jouis, dame craintive, ô toi, de qui la personne est embellie par ce brillant collier d’or, jouis donc avec moi du plaisir de ces forêts, nées sur les rivages de l’Océan, percées d’avenues et couvertes par une multitude d’arbres à la cime fleurie. »


Après qu’elle eut écouté ce langage du Rakshasa terrible, Sîtâ oppressée, abattue, d’une voix triste, lui répon-