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sons d’amusements, les places publiques, les chars et les bocages plantés devant les maisons. Le quadrumane à la marche légère, tel qu’un autre Mâroute, le singe, réduit à la taille de quatre pouces, rôdait ainsi partout, ouvrant les portes, secouant les vantaux, entrant ici, sortant de là, d’un côté montant, d’un autre descendant un escalier. Il n’y a pas un endroit où n’aille Hanoûmat ; il n’existe rien dans le gynæcée de Râvana où il ne porte ses pas.

Il vit un riant bosquet : « Voilà un grand bocage d’açokas avec des arbres de très-belle taille, pensa Hanoûmat aux longs bras, le sage fils du Vent ; il faut que je cherche là, car je n’ai pas encore fouillé ce parage. »

Alors de s’élancer par bonds vers ce clos d’açokas, rapide comme la flèche au moment qu’elle part de la corde. Promptement arrivé là, ce grand, léger et vigoureux singe, fils de Mâroute, pénétra dans ce plantureux bocage, rempli d’arbres et de lianes par centaines.

Tandis qu’il cherchait la vertueuse fille des rois à la taille charmante, le singe réveillait tous les oiseaux dans leur doux sommeil. Des pluies de fleurs tombaient des arbres, odorante averse de plusieurs teintes que les troupes des oiseaux, en s’envolant, soulevaient avec le vent de leurs ailes. Inondé là de ces fleurs, Hanoûmat le Mâroutide, au milieu du bocage d’açokas, brillait tel qu’une montagne faite de fleurs. Aussi, à cette vue du singe entré dans les massifs d’arbres et courant partout çà et là, tous les êtres de s’imaginer que c’était le printemps même.

Le singe remarqua un grand çinçapâ d’or, qui étendait au large ses branches couvertes de nombreuses feuilles et de jeunes rameaux. Le grand singe courut en bondissant vers le çinçapâ au faîte élevé, arbre majes-