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gré toutes les formes et pareil au Mandara endormi avec ses riches forêts d’arbres et d’arbustes ; là, dis-je, éventé par de nobles dames, le chasse-mouche et l’éventail en main, orné des plus belles parures, embaumé de parfums divers et dans les vapeurs du plus suave encens, mais se reposant alors des liqueurs bues et des jeux prolongés dans la nuit, apparut aux yeux du grand singe ce héros, l’amour des filles nées des Naîrritas et la joie des jeunes Rakshasîs, ce monarque souverain des Rakshasas, endormi sur un lit éblouissant de lumière.

Le singe vit couchée dans un lit éclatant, disposé auprès du monarque, une femme charmante, douée admirablement de beauté. Reine du gynæcée, cette blonde favorite, semblable à la nuance de l’or, était là étendue sur un divan superbe : Mandaudarî était son nom.

Hanoûmat la vit, telle que l’éclair flamboyant au sein du sombre nuage, illuminer ce riche palais avec sa beauté et ses parures d’or bruni, enchâssant des pierreries et des perles. Quand le Mâroutide aux longs bras l’eut considérée un moment, sa jeunesse et sa beauté si parfaites lui firent naître cette pensée : « Ce ne peut être que Sîtâ ! » Il en fut d’abord saisi d’une grande joie et s’applaudit, émerveillé. Ensuite, le fils du Vent écarte cette conjecture et son esprit sage, embrassant une autre opinion, s’arrête à cette idée sur la princesse du Vidéha :

« Cette dame, pensa-t-il, ne doit, séparée qu’elle est de Râma, ni dormir, ni manger, ni se parer, ni goûter à quelque breuvage. Elle ne doit pas se tenir à côté d’un autre homme, fût-ce Indra, le roi des Immortels ! En effet, parmi les Dieux mêmes, il n’existe personne qui soit égal à Râma. »

Il dit ; et le prudent fils de Mâroute, promenant sur