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dorment fatiguées, celles-ci des jeux, celles-là du chant, les autres de la danse.

Ici, un bras mis sur la tête et posé sous de fins tissus, sommeillent d’autres femmes, parées de bracelets d’or ou de coquillages. Celle-ci dort sur l’estomac d’une autre, celle-là sur un sein de la première : elles ont comme oreillers les cuisses, les flancs, les hanches et le dos les unes des autres.

Ces belles à la taille svelte semblaient, par le tissu de leurs bras enlacés, une guirlande tressée de femmes ; guirlande aussi brillante qu’au mois de Mâdhava, un bouquet de lianes en fleurs tressées dans un feston, autour duquel voltigent des abeilles enivrées.

Ces dames étaient les filles des hommes, des Nâgas, des Asouras, des Daityas, des Gandharvas et des Rakshasas : telle se composait la cour de Râvana. Ainsi que resplendit le ciel par le troupeau des étoiles, ainsi brillait ce chariot divin par les visages, semblables à l’astre des nuits, et les pendeloques étincelantes, qui se jouaient à l’oreille de ces femmes.

Tandis qu’il parcourait tout des yeux, Hanoûmat vit un siège éminent de cristal, orné de pierreries et semblable au trône des Immortels.

Il vit, tel que l’astre des nuits, monarque des étoiles, un parasol blanc, orné de tous les côtés par les plus belles guirlandes suspendues à des rubans. Là, semblable à un nuage et revêtu d’une longue robe en argent, avec des bracelets d’or bruni, ses yeux rouges, ses vastes bras, tous ses membres oints d’un sandal rouge à l’exquise odeur, tel enfin que la nuée, grosse de foudres, qui rougit le ciel au crépuscule du soir ou du matin ; là, couvert de superbes joyaux, plein d’orgueil, capable de revêtir à son