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vasta entièrement le saint tîrtha, il est tombé leur dit-il, sous les coups de ce roi des singes aux prouesses infatigables ! » À cette nouvelle, la société joyeuse des anachorètes de se rassembler tous les uns avec les autres et de résoudre : « Qu’il faut accorder à l’héroïque singe la grâce qu’il désire. » Tous ces ermites, les plus savants des hommes instruits dans les Védas, laissèrent donc à mon bien magnanime père de choisir lui-même cette faveur. « Je voudrais obtenir, dit-il, déclarant son choix, je voudrais obtenir, s’il plaît à la bienveillance des brahmes, un fils immortel, d’une beauté comme on peut la souhaiter, et d’une force qui fût celle de Mâroute même ! »

« Certainement, grand singe ! lui répondirent les anachorètes satisfaits, il te naîtra un fils tel que tu le demandes ! » Ils dirent ; et, joyeux de cette grâce obtenue, mon père, à la force héroïque, vécut à sa fantaisie dans les bois aux senteurs de miel.

« Ensuite de cette aventure, il arriva qu’Andjanâ, ma mère, se promenait un jour au temps de sa jeunesse. Cette beauté charmante, que le Malaya vit croître sous les ombrages de sa montagne céleste, était la fille du magnanime Koundjara, le monarque des singes. Parée de sandal rouge, elle venait de baigner sa tête dans la mer, et, laissant flotter ses cheveux humides, elle se tenait alors sur la cime du Malaya. Mâroute la vit en ce moment toute florissante de jeunesse et de beauté, l’étreignit dans ses bras, et, joignant ses mains en coupe, lui dit :

« Belle aux grands yeux, je suis Mâroute, le souffle de toutes les âmes. Mon union, toute mystique avec toi, femme au charmant visage, ne peut te souiller d’une faute : il naîtra de toi un fils, qui sera d’une force immense et le monarque des singes. Beauté, splendeur,