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courage immenses. Profond comme l’Océan et rapide comme le vent, semblable au Mandara par sa taille et d’une splendeur égale à celle du soleil ou du feu, le singe Djâmbavat, saluant tous les chefs des quadrumanes, dit avec un sourire en présence des plus nobles simiens :

« Certes ! ni pour le saut, ni même pour la marche, ma force, ma vigueur et mon courage ne sont plus ce qu’ils étaient dans les jours de ma jeunesse, au temps de mes jeunes années !

« Trois et trois fois, Djatâyou et moi nous décrivîmes un pradakshina autour de l’éternel Vishnou dans le sacrifice de Bali et pendant qu’il opérait ses trois pas célèbres. Je calcule où peut aller maintenant ma puissance de marcher : ce doit être sans doute jusqu’à cent yodjanas, moins neuf ou dix. Et cette force ne paraît pas suffisante pour atteindre le but proposé. »

Tandis que Djâmbavat parlait en ces termes pleins de sens et de raison, le fils du Vent, Hanoûmat, semblable à une montagne, ne dit rien alors de sa force et de son courage. Mais, ayant salué ce grand singe, le magnanime Djâmbavat, Angada lui répondit ces belles et magnifiques paroles : « Je pourrais bien marcher cent yodjanas, il n’est aucun doute, singes ; mais je ne pourrais supporter la fatigue d’un prompt retour. À cause de mon jeune âge et par son attention à tenir mon existence éloignée de la douleur, mon père, sans considérer mes défauts ou mes qualités, m’a toujours élevé dans les délices, et sa tendresse ne m’a jamais accoutumé à la fatigue. »

Djâmbavat à la grande sagesse lui dit ces mots en souriant : « Il ne convient pas à toi, héros, de parler ainsi dans l’assemblée des singes. Nous savons tous, roi de la