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pelé Râma. Ce prince d’un héroïsme infaillible, obéissant à l’ordre de son père dans une chose inutile à raconter, s’en ira dans les forêts, accompagné de son épouse et de son frère. Un roi de tous les Rakshasas, qui a nom Râvana, invulnérable aux Démons et même aux Dieux, lui ravira son épouse dans le Djanasthâna.

« Des singes, messagers de Râma, viendront ici dans la recherche de sa royale épouse : je te confie le soin de leur indiquer en quel pays ils doivent trouver la fille du roi Djanaka.

« Tu ne dois pas quitter ces lieux sous aucun prétexte : où d’ailleurs irais-tu en l’état où tu es ? Un jour, on te rendra tes ailes ; attends ainsi le moment !

« Depuis lors, consumé par la douleur, mais docile aux paroles du solitaire, je n’ai pas voulu déserter mon corps, soutenu que j’étais par l’espérance de voir le plus noble des Raghouides. Chaque jour, sorti de ma caverne et marchant à pas bien lents, je gravissais péniblement la montagne et là j’attendais l’arrivée de vos seigneuries. Aujourd’hui trois siècles complets d’années ont coulé depuis le jour que j’ai mis dans mon cœur ces paroles de l’anachorète et que j’observe curieusement les temps et les lieux.

« Mon fils me nourrit ici avec les uns ou les autres des aliments les plus divers. Un jour, il s’en était allé au mont Himâlaya faire une visite à sa mère. Il rencontra le Démon, qui enlevait la Mithilienne : ses ailes fermaient le passage à Râvana ; mais, considérant ma triste condition et ne s’attachant qu’à son devoir de fils, il ne voulut pas engager un combat avec lui. Quoique je connusse bien toute la vigueur du cruel Démon, je blâmai Soupârçwa, mon fils,