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auguste cérémonie et salué Kâauçalyâ, nous reviendrons après un court séjour, ô le plus grand des rois, dans nos habitations. »

Le vertueux Kakoutsthide répondit : « Je trouverai dans votre société, si vous faites route avec moi, ce qu’il y a de plus aimable que l’aimable même : ce sera pour moi un bonheur que de rentrer dans Ayodhyâ en la compagnie de toutes vos excellences. Hâte-toi de monter dans le char avec tes généraux, Sougrîva ; monte aussi avec tes ministres, Vibhîshana, monarque des Rakshasas. »

À l’instant Sougrîva avec les rois des singes et Vibhîshana avec ses conseillers de monter, pleins de joie, dans le céleste Poushpaka. Quand ils sont tous embarqués, Râma commande au véhicule de partir, et le char nonpareil de Kouvéra s’élève au milieu du ciel même.


Le char s’était envolé comme un grand nuage soulevé par le vent. De là, promenant ses yeux de tous côtés, le guerrier issu de Raghou dit à Sîtâ la Mithilienne, au visage tel que l’astre des nuits : « Regarde, Vidéhaine, la cité bâtie par Viçvakarma, cette Lankâ debout sur la cime du Trikoûta, qui ressemble au sommet du Kêlâça. Regarde ce champ de bataille ; ce n’est qu’une fange de chair et de sang, vaste boucherie, Sîtâ, de singes et de Rakshasas !

« Voici l’endroit où Méghanâda nous ayant liés par sa magie, Lakshmana et moi, les singes avaient perdu toute espérance. Tous les simiens ont beaucoup pleuré dans la pensée que Râma était descendu au tombeau ; mais Garouda nous eut bientôt délivrés du lien mortel de ces