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légions simiennes obtiendront ainsi, grâce à ta reconnaissance, l’estime qu’ils méritent, et, dignes d’honneur, ils seront honorés par toi.

« Le héros puissant, qui sait donner, connaît la substance de son devoir et pratique ainsi les obligations imposées à un maître de la terre, n’est-il pas adoré du guerrier ? »

Il dit, et Vibhîshana s’empresse d’honorer tous les simiens jusqu’au dernier avec des largesses de pierreries et d’or. Accompagné de son frère, et quand il eut pris dans son anka l’illustre Vidéhaine, rougissante de pudeur, le Raghouide, monté dans le char, tint ce langage à tous les singes, à Sougrîva d’une extrême vigueur, comme à Vibhîshana le Rakshasa : « Tout ce que doivent faire des amis, vous l’avez fait, héros des singes ; je vous donne congé, il vous est donc loisible à tous de vous retirer où bon vous semble. Mais ce qu’on peut attendre, Sougrîva, d’un allié, d’un ami, d’un cœur appliqué, ta majesté, qui marche dans le devoir, l’a fait pour moi complétement. Retourne à Kishkindhyâ et gouverne là ton empire, Sougrîva !

« Je t’ai donné Lankâ pour ton royaume, Vibhîshana aux longs bras. Les habitants du ciel, Indra même avec eux, ne t’y vaincront jamais, souverain des Rakshasas, ô toi, le plus fidèle aux devoirs du kshatrya. Je retourne dans Ayodhyâ au palais de mon père ; je vous demande la permission de partir et je vous fais à tous mes adieux. »

À ces mots de Râma, les généraux quadrumanes, le monarque des singes et Vibhîshana le Rakshasa, tous, joignant les mains, de lui dire : « Nous désirons t’accompagner jusqu’à la cité d’Ayodhyâ ; nous désirons voir ton sacre, vœu de notre cœur. Quand nous aurons vu cette