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du soleil qu’Indra lui avait prêté, Râma à la grande science fit ses révérences à Mâtali : « Tu as déployé une grande puissance, tu m’as rendu le plus éminent service, lui dit-il ; retourne maintenant, je t’en donne congé, dans le séjour des Immortels. » Il dit ; et sur la permission ainsi donnée, le cocher d’Indra, Mâtali, remonte dans son char et s’élève aussitôt vers le ciel.

Le vaillant Râma dit ces paroles au singe Hanoûmat, ce héros qui ressemblait à une grande montagne et qui s’approcha, les mains réunies en coupe à ses tempes : « Demande, mon ami, la permission à Vibhîshana, le puissant monarque ; puis entre dans la ville de Lankâ et va souhaiter le bonjour à la princesse de Mithila. Annonce à ma Vidéhaine, ô le plus éminent des victorieux, que je suis en bonne santé, de même que Sougrîva, de même que Lakshmana, et que Râvana fut tué dans la bataille. Raconte à ma Vidéhaine ces agréables nouvelles d’ici, et veuille bien revenir aussitôt qu’elle t’aura donné ses commissions. »


Quand le singe à la grande splendeur se fut introduit dans le palais opulent de Râvana, il vit, dépouillée de tous honneurs Sîtâ, la vertueuse épouse de Râma. La tête courbée, le corps incliné, l’air modeste, il salua la Mithilienne et se mit à lui répéter toutes les paroles de son époux :

« J’ai remporté la victoire, te fait dire ton époux ; sois tranquille, Sîtâ, et dépose tes soucis ; j’ai tué Râvana, ton ennemi, sous le joug duquel gémissait Lankâ ! Ton séjour dans l’habitation de Râvana ne doit plus t’inspirer de crainte : en effet, ce royaume de Lankâ est tombé sous l’obéissance de Vibhîshana. »