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sereins, le ciel fut sans nuage, les Divinités se rallièrent à l’entour du grand Indra, leur chef, et le soleil même rayonna d’une lumière inaltérable.

Quand Vibhîshana vit Râvana, son frère, expiré sous les flèches de Râma, il se mit à gémir, l’âme assiégée par la violence du chagrin : « Héros courageux, célèbre dans la guerre, versé dans toute la science des astras, pourquoi ton corps sans vie est-il couché sur la terre, hélas ! toi qui possèdes un lit somptueux ? Tu gis, tes longs bras, ornés de sandal, étendus sans mouvement, ton diadème rejeté du front, ce diadème d’un éclat égal à celui de l’astre du jour ! Le voici donc arrivé maintenant, héros, ce malheur, que j’avais prévu : car, aveuglé par la folie de l’amour, tu as dédaigné mes paroles !

« Le voici donc étendu mort sur la terre, le corps écrasé dans les griffes du lion d’Ikshwâkou, ce grand, cet amoureux éléphant de Râvana ; lui, de qui la splendeur était comme une défense ; lui, pour qui sa race était comme une forêt de bambous, théâtre de sa colère ; lui, de qui la passion furieuse était comme la trompe, inondée par la mada[1], ruisselant de ses tempes ! »


À la nouvelle que le Raghouide à la grande âme avait tué Râvana, les Rakshasîs, aliénées par la douleur, sortirent du gynæcée. Agitées de nombreuses convulsions, souillées des poussières de la terre, se battant la poitrine et la tête avec des bras luisants d’or, les cheveux déliés, accablées de chagrin, comme un troupeau de génisses, qui a perdu son taureau, elles sortirent avec les Rakshasas par la porte septentrionale.

  1. « Succus qui elephantis, tempore quo coïtum appetunt, e temporibus effruit. » (Bopp, au mot cité.)