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tractés sur le front et ses yeux rouges de colère, il entra dans la plus ardente fureur, consumant de sa flamme, pour ainsi dire, le puissant Démon.

Aussitôt les Asouras et les Dieux rallument entre eux leur ancienne guerre, ils entre-croisent des acclamations passionnées : « Victoire à toi, Daçagrîva ! » s’écrient d’un côté les Asouras. « Victoire à toi, Râma ! » crient d’un autre les Dieux mainte et mainte fois.

Dans ce moment Râvana à l’âme vicieuse, qui désirait lancer un nouveau coup au Raghouide, mit la main sur un long projectile. Enflammé de colère, pour ainsi dire, il saisit une lance épouvantable, sans pareille, insurmontable, effroi de toutes les créatures, au tranchant de diamant, à la grande splendeur, exterminatrice de tous les ennemis, inaffrontable pour Yama lui -même et semblable au trépas.

L’Indra puissant des Rakshasas lève son arme, il pousse un grand cri épouvantable, il ébranle de cet horrible son la terre, le ciel, les points cardinaux et les plages intermédiaires. Au rugissement affreux du monarque aux terribles exploits, tous les êtres de trembler, la mer de s’agiter et les plus hauts rishis de s’écrier : « Dieu veuille sauver les mondes ! » Après que le monarque aux vastes forces eut pris cette grande lance et qu’il eut jeté cette clameur, il tint à Râma cet amer langage : « Tiens bon maintenant, Raghouide ! Mais cette lance va trancher ta vie. » Et le monarque à ces mots lui darde sa lance.

À la vue de cette arme flamboyante et d’un aspect épouvantable, le Raghouide vigoureux, levant son arc, envoie contre elle ses dards aigus. Il frappa cette lance au milieu de son vol avec des torrents de flèches, comme