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n’avaient pas encore vue là jusqu’à cette heure, excite leur curiosité ; et tous, joignant les mains, ils s’approchent de Sougrîva. Ils ont un grand désir, lui disent-ils, de visiter cette montagne ; et le magnanime roi d’en accorder à tous la permission.

Alors, montés sur le Gandhamâdana, ils y voient des aiguières célestes de saints anachorètes et des fruits de toutes les sortes. Ils se baignent dans les sources de la montagne ; ils mangent ses fruits et, dans un instant, les singes eurent consommé tout ce qu’il y avait de fruits et de racines. Puis, leur faim apaisée, leur soif étanchée dans ces ondes fraîches, les simiens descendent au pied de la montagne.

Quand Râma les vit descendus : « Héros, dit-il à Sougrîva, donne tes ordres au fils du Vent. Qu’il remporte cette montagne et qu’elle soit remise à la même place, d’où elle fut arrachée. »

Aussitôt Sougrîva de parler au Mâroutide un langage conforme à celui de Râma ; et le fils du Vent, à cet ordre de son magnanime souverain, s’incline devant les chefs quadrumanes, enlève dans ses bras la montagne sublime et s’élance avec elle rapidement au milieu des airs.

Le monarque aux dix têtes vit passer la montagne emportée dans le ciel ; et, s’adressant aux Rakshasas, que leur force enivrait d’orgueil, à Tâladjangha, le Démon très-épouvantable, à Sinhavaktra, de qui le ventre s’arrondissait en cruche, à Oulkâmoukha d’une force immense, à Tchandralékha, à Hastikarna aux longs bras et au noctivague Kankatounda :

« Que le singe Hanoûmat, leur dit-il à cette vue, soit arrêté au plus vite par la vertu de vos enchantements !