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endroits les plus épouvantables ou les plus inaccessibles.

Tous accablés de lassitude, manquant d’eau, exténués de faim et de soif, après avoir fouillé cette plage méridionale, impraticable, hérissée par des amas de montagnes, et cherché, malades de besoin, mais toujours sans les trouver, un ruisseau et Sîtâ ; alors, dis-je, tous ces quadrumanes, épuisés de fatigue, s’étant réunis là, tombèrent dans l’abattement, l’âme consternée, le visage défait, le corps tremblant à la pensée de Sougrîva et l’esprit comme halluciné par la crainte du puissant monarque des singes. Vivement affligés de ce qu’ils n’avaient pu voir ni Sîtâ, ni Râvana, mourant de faim, de fatigue et de soif, ils virent, tandis qu’ils aspiraient à trouver de l’eau, ils virent devant eux un antre formé par les déchirements de la montagne ; caverne enveloppée d’arbres, mais engloutie dans une profonde nuit et capable d’inspirer la terreur au céleste Indra lui-même.

De là sortaient de tous les côtés, hérons, cygnes, grues indiennes et martins-pêcheurs, oies du brahmane, mouillées d’eau et le plumage teint par le pollen des lotus, gallinules, pygargues, coqs-d’eau, canards aux plumes rouges, kalahansas, pélicans et autres oiseaux aquatiques.

Le cœur de tous les singes fut saisi d’admiration à la vue de cette caverne ; et leur âme, suspendue entre l’espérance de l’eau et la crainte de n’en pas trouver, fut remplie tout à la fois de douleur et de joie. Ensuite le fils du Vent, Hanoûmat, adressa les paroles suivantes à tous les singes rassemblés, après qu’il eut fouillé avec eux cette impraticable région du midi, couverte par une multitude de montagnes : « Nous sommes tous fatigués, et la Mithilienne ne s’offre pas encore à nos yeux ; mais