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Lakshmana de percer avec quatre dards les quatre chevaux noirs aux ornements d’or, qui traînaient ce lion des Rakshasas. Ensuite il saisit une flèche de fer étincelante, signalée, meurtrière des ennemis et telle qu’un serpent. Lancée par son arc, comme le tonnerre par un nuage, elle ravit le jour au cocher.

Mais, voyant son attelage sans vie et son cocher mort, le Râvanide se jette à bas du char et fait pleuvoir sur le Soumitride une averse de flèches. Alors, semblable au grand Indra même, Lakshmana d’arrêter vigoureusement avec des centaines de flèches le guerrier aux chevaux massacrés, qui, forcé de combattre à pied, semait dans le champ de bataille ses traits formidables, acérés, invincibles.

Indradjit, ayant brisé d’abord la cuirasse imbrisable de Lakshmana, lui plante trois dards bien empennés au milieu du front, en homme de qui la main est rapide. Lakshmana, déployant sa valeur, eut bientôt fiché cinq dards acérés dans le visage irrité d’Indradjit aux boucles d’oreille faites d’or. L’un et l’autre habiles archers, l’âme déterminée à la victoire, s’étant mis à portée, ils se frappèrent de coups mutuels dans tous les membres avec des flèches épouvantables.

Ensuite, le frère puîné du Raghouide encocha une flèche excellente, bien faite, céleste, insurmontable, irrésistible, rayonnante de splendeur, aux nœuds droits, au toucher pareil à celui du feu ou mortel comme celui des serpents et qui portait au corps une incurable destruction. Jadis, combattant avec cette arme dans la guerre des Asouras et des Dieux, l’auguste Indra, cette puissante divinité aux coursiers fauves, extermina les Dânavas.