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a frappé de son épée, sous nos yeux, Sitâ versant des pleurs. Consterné, l’âme troublée, je l’ai vue de mes yeux gisante, dompteur des ennemis, et, l’esprit enveloppé d’épaisses ténèbres, je suis venu t’en apporter la nouvelle. » À peine le Raghouide eut-il ouï ces paroles du singe, que, suffoqué par la douleur, il tomba sur la terre, son âme troublée et sa connaissance évanouie.

Tandis que Lakshmana, frère dévoué, s’occupait à rendre le sentiment à Râma, Vibhîshana revint d’inspecter les troupes et de leur assigner des postes. Le héros aux vastes forces, s’étant approché de l’infortuné Raghouide, vit les singes consternés, en même temps que Sougriva, en même temps que Lalislimana. Il vit aussi le Raghouide à la grande vigueur, joie de la race d’Iksh-wàkou, tombé dans l’évanouissement et soutenu sur le sein de Lakshmana.

À la vue de Râma, sans force et consumé par le chagrin : « Qu’est-ce ? » dit Vibhîshana, le cœur affligé d’une peine intérieure. Lakshmana, voyant Vibhîshana plongé dans ses réflexions et la tête baissée : « Héros, lui dit-il, noyé dans ses larmes, ce prince vient d’apprendre à l’instant par la bouche d’Hanoûmat qu’Indrad-jit a tué Sitâ, et soudain il est tombé dans cet évanouissement… »

Mais Vibhîshana, interrompant le Soumitride au milieu de son récit, adresse à l’évanoui, revenu à la connaissance, ces paroles éminemment consolantes : « Dans ce qu’est venu te raconter Hanoûmat d’un air consterné, il n’y a pas moins de fausseté, je pense, qu’il n’y en aurait dans cette nouvelle : « Toute la mer est à sec ! » Je sais, guerrier aux longs bras, quelles sont à l’égard de Sitâ les résolutions de l’impie Râvana : il ne lui fera pas