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rée par le chagrin et montée sur le char du Râvanide : « Quel est son dessein ? » pensa le grand singe ; et là-dessus il fondit avec les plus vaillants des quadrumanes sur le fils de Râvana.

Rempli de colère en voyant l’armée des singes, le Râvanide tire son glaive du fourreau et pousse un bruyant éclat de rire. Quand il se fut armé de cet excellent cimeterre, il saisit par son épaisse chevelure ce fantôme de Sîtâ, qui appelait à grands cris : « Râma ! Râma ! »

Alors qu’il vit appréhender la Sîtâ, Hanoûmat, le fils du Vent tomba dans un profond abattement et versa de ses yeux l’eau dont la source est dans la douleur. Au comble de la colère, il dit au Râvanide avec menace : « Âme ignoble, méchante et vile, insensé, de qui la scélératesse inspire les résolutions, il n’est pas séant à toi de faire une chose telle, basse, ignominieuse !

« Comment veux-tu ôter la vie à cette Mithilienne, enlevée à sa demeure, à son royaume, aux mains de Râma, innocente de toute injure et sans défense ? De quelle offense cette dame s’est-elle rendue coupable envers toi, que tu veuilles ici la tuer ? »

À peine eut-il articulé ces mots sur le champ de bataille, Hanoûmat, plein de colère, fondit, environné des singes, sur le fils du monarque des Rakshasas. Mais le Démon aux faits épouvantables refoula dans un rapide combat cette formidable armée des orangs-outangs qui se ruaient contre lui. Indradjit, avec mille dards, sema le trouble dans l’armée des simiens, puis, adressant la parole au Mâroutide, le plus vaillant des singes : « Moi, qui te parle, dit-il, je tuerai sous tes yeux, à l’instant même, cette Mithilienne pour laquelle Sougrîva, toi et Râma, vous êtes venus ici. Une fois la vie arrachée à Sîtâ,