Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/222

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bien construite une flèche pareille à l’éclair et au tonnerre : tel Indra au bras armé de la foudre terrassa dans ses combats l’Indra même des Dânavas. Atteint par la flèche de Râma, cet orgueilleux roi, que n’avaient pu ébranler dans leurs chutes ni les traits de la foudre, ni les lances du tonnerre, chancela sous le coup, et, tout ébranlé, déchiré par la douleur, consterné, laissa tomber son arc de sa main. À l’aspect de son vacillement, le magnanime Râma saisit un dard flamboyant en forme de lune demi-pleine et coupa rapidement sur la tête du souverain des Yâtavas sa radieuse aigrette couleur du soleil.

Le vainqueur alors de jeter dans le combat ces paroles au monarque, semblable au serpent désarmé de poison, la splendeur éteinte, sa gloire effacée, l’aigrette de son diadème emportée, tel enfin que le soleil quand il n’a plus sa lumière : « Tu viens d’exécuter un grand, un bien difficile exploit ; ton bras m’a tué mes plus vaillants guerriers : aussi pensé-je que tu dois être fatigué, et c’est pourquoi mes flèches ne t’enverront pas aujourd’hui dans les routes de la mort ! »

À ces mots, Râvana, de qui l’orgueil était renversé, la jactance abattue, l’arc brisé, l’aurige et les chevaux tués, la grande tiare mutilée, se hâta de rentrer dans Lankâ, consumé de chagrins et toute sa gloire éclipsée.

Il s’approcha du siège royal, céleste, fait d’or ; il s’assit, et, regardant ses conseillers, il parla en ces termes : « Toutes ces pénitences rigoureuses que j’ai pratiquées, elles ont donc été vaines, puisque moi, l’égal du roi des Dieux, je suis vaincu par un homme ! La voici confirmée par l’événement, cette parole ancienne de Brahma : « Tu n’as rien à craindre, si ce n’est des hommes. » J’ai obtenu que ni les Pannagas ou les Rakshasas, ni les