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vigueur, lui dit Râvana à la vive splendeur ; tu es un ennemi digne de moi ! » Hanoûmat répondit à ces mots : « Honte soit de ma vigueur, puisqu’elle n’a pu briser ta vie, Râvana ! Livre maintenant un combat sérieux ! Pourquoi te vanter, insensé ? Mon poing va te précipiter dans les abîmes d’Yama ! » Ces paroles du quadrumane ne firent qu’ajouter à la fureur du noctivague ; et celui-ci, l’âme tout enveloppée par le feu de la colère, jeta des flammes, pour ainsi dire.

Les yeux affreusement rouges, le vigoureux Démon lève son poing épouvantable, qu’il fait tomber rapidement sur la poitrine du simien. Frappé de ce poing terrible dans sa large poitrine, le grand singe en fut tout ému, perdit connaissance et chancela. Aussitôt qu’il vit Hanoûmat privé de sentiment, Râvana, qui excellait à conduire un char, fondit sur Nîla rapidement, à toute vitesse.

Quand le resplendissant Hanoûmat à la grande vigueur et plein de vaillance eut recouvré le sentiment, il ne songea point à tirer parti de la circonstance pour ôter la vie à Râvana ; mais, arrêtant sur lui ses regards, il dit avec colère : « Guerrier versé dans la science des batailles, ce combat est inconvenant aux yeux de tout homme qui n’ignore pas les devoirs du kshatrya : tu ne devais pas m’abandonner pour t’en aller combattre avec un autre ! »

Mais le vigoureux monarque des Yâtavas, sans faire cas de ces paroles, coupa en sept morceaux, avec sept flèches, la cime de montagne lancée par Nîla.

En ce moment, le fortuné Mâroutide asséna dans sa large poitrine à l’ennemi un coup de son poing semblable au tonnerre. Sous le choc de cette main fermée, le monarque à la grande vigueur tomba par terre à genoux, vacilla et s’évanouit. En voyant ce Râvana d’une valeur