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inimitié : je sortirai pour l’extermination des ennemis et le gain de la victoire avec les chars, avec les coursiers, avec les éléphants, avec tous les Rakshasas, et j’irai moi-même d’un pied hâté au front de la bataille. »

À la nouvelle que Râvana se laissait emporter au désir des combats, la noble et belle reine, qui avait nom Mandaudarî, se leva et vint le trouver. Elle prit Mâlyavat par la main ; puis, accompagnée par Yoûpâksha, par les ministres versés dans la vérité des conseils et par les autres plus sages conseillers ; environnée par les Yâtavas, qui tous portaient des jharjharas[1] et des bambous, entourée de femmes, jeunes et vieilles, escortée de tous les côtés par des guerriers, qui tenaient des armes dans leurs mains inquiètes, la reine se rendit elle-même dans la salle où était le souverain des Rakshasas.

Aussitôt que le monarque aux dix têtes voit s’approcher la reine, il se lève précipitamment, il marche à sa rencontre d’un pied hâté, il embrasse Mandaudarî, sa belle épouse.

Après que Râvana l’eut saluée comme il était convenable, il se rassit sur le trône, les yeux rougis par les pleurs donnés aux malheurs de Lankâ, l’âme troublée et soupirant après les combats. Et prenant la parole, suivant l’étiquette, d’une voix haute et profonde : « Reine, dit-il, quelle affaire t’amène ici ? Empresse-toi de me l’apprendre. »

À ces paroles du monarque, la reine de lui répondre

  1. Bâton, aux extrémités duquel sont attachées de petites sonnettes ou des plaques en métal afin d’effrayer les serpents et les autres bêtes nuisibles, qui peuvent se trouver dans le chemin.