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d’Hanoûmat : ce fut donc à ce quadrumane surtout, le plus excellent des singes, qu’il adressa la parole en ces termes : « Je ne vois, prince des singes, ni sur la terre, ni dans les eaux, ni dans l’atmosphère, ni dans les enfers, ni dans le séjour des Immortels, oui ! je ne vois personne qui puisse mettre un obstacle à ta route. Les mondes te sont connus, grand singe, avec les Dieux, et les Gandharvas, et les Nâgas, et les Dânavas, et les mers, et les montagnes. Liberté d’allures, promptitude, force, légèreté : ces dons, héros, sont tels en toi, qu’on les voit dans ton père, le magnanime Vent.

« Sur la terre, il n’existe aucun être qui te soit égal en force : veuille donc agir de manière que la vue de Sîtâ soit rendue bientôt à nos yeux. Il y a en toi, Hanoûmat, tout courage, toute énergie, toute force, avec un art d’assouplir à ta volonté et les temps et les lieux, avec une science de gouverner dégagée de toute impéritie.

Quand le monarque eut mis sur les épaules d’Hanoûmat la charge de cette affaire, il parut s’épanouir de l’âme et des sens, comme s’il eût déjà tenu la réussite en ses mains. Aussitôt que Râma eut compris que le roi comptait sur Hanoûmat pour le succès de l’expédition, ce prince à la grande intelligence réfléchit en lui-même, et lui donna joyeux son anneau, sur lequel était gravé le caractère de son nom, pour qu’il se fît reconnaître avec ce bijou par la fille des rois : « À sa vue, la fille du roi Djanaka, noble singe, pensera que tu viens envoyé par moi, et ta vue ne pourra lui causer d’inquiétude. Car ta sagesse, tes actions illustres et ce choix dont t’honore Sougrîva, tout m’entretient déjà du succès, comme s’il était obtenu. »

Hanoûmat reçoit l’anneau et le porte à son front avec ses mains jointes ; puis, quand il se fut prosterné aux pieds