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Ensuite une grande armée de moi, que Prahasta commandait, a surpris dans cette nuit même le camp, où reposaient Râma et Lakshmana. Pleuvent alors de toutes parts au milieu des singes les kampanas, les crocs aigus, les bhallas, les tchakras-de-la-mort, les haches, une grêle de flèches, une tempête de pattiças, de bâtons en fer massif, de pilons, de massues, de lances, de maillets d’armes et de marteaux de guerre luisants, de traits, de grands disques, de moushalas et d’effrayants leviers tout en fer. Bientôt le terrible Prahasta d’une main ferme coupa de plusieurs coups avec une grande épée la tête de Râma, plongé dans le sommeil. Blessé dans le dos à l’instant qu’il se levait en sursaut, Lakshmana, mettant de lui-même un frein à sa valeur, s’enfuit avec les singes vers la plage orientale.

« C’est ainsi que mon armée immola ton époux avec son armée. Sa tête me fut apportée ici couverte de poussière avec les yeux remplis de sang. »

En ce moment, le monarque des Rakshasas dit aux oreilles mêmes de Sîtâ à l’une des Rakshasîs : « Fais entrer Vidyoudjihva aux actions féroces, qui m’apporta lui-même du champ de bataille la tête du Raghouide. À ces mots, la Rakshasî d’aller en courant vers le Rakshasa et d’introduire avec empressement le rôdeur impur des nuits. Vidyoudjihva, portant la tête et l’arc, se prosterna, le front jusqu’à terre, et se tint devant le monarque. Ensuite le puissant Râvana dit à l’épouvantable Démon, placé debout et près de lui :

« Mets, sans différer, la tête de ce Daçarathide sous les yeux de Sîtâ ! Allons ! qu’elle voie, cette malheureuse, la dernière condition de son époux. »

À ces paroles, l’esprit impur, ayant fait rouler aux