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rent, en fut ravi dans la plus haute admiration. De qui, lui dit-il, de qui es-tu la fille entre les Rakshasas, les Pannagas et les Yakshas ? Tu ravis mon âme, belle timide, car tu es ce que j’ai vu de plus beau ! »

« Alors il toucha de sa main fraîche comme l’onde, par la nature de son essence divine, cette nymphe bien séduisante et lui dit encore ces paroles : « Deux singes d’une forme céleste, possédant toutes les sciences, prenant à leur gré toutes les formes, naîtront de toi, noble nymphe : bannis donc ta crainte. Ces glorieux jumeaux seront appelés Bâli et Sougrîva. Il est une caverne sainte, riche de fruits et de fleurs célestes ; on la nomme Kishkindhyâ. C’est là qu’ils doivent exercer l’empire sur tous les héros simiens. Il naîtra dans la race d’Ikshwâkou un prince fameux, nommé Râma, qui sera Vishnou même sous une forme humaine : un de tes jumeaux est pour s’unir d’une alliance avec lui. »

« Cet invincible seigneur de tous les rois simiens est celui-là même que tu vois debout ici tout près de Lakshmana : il surpasse les singes en splendeur, en renommée, en intelligence, en force, en noblesse, autant que l’Himâlaya dépasse en hauteur les montagnes. Il habite avec les principaux chefs la Kishkindhyâ, caverne pleine de singes, impénétrable et située au milieu d’une montagne. C’est autour de lui que resplendit cette guirlande d’or, où s’entrelacent cent lotus et dans laquelle réside la fortune, non moins agréable aux Dieux qu’elle est aimée des hommes. Cette guirlande et la belle Târâ, et l’empire éternel des singes, sont les dons que Râma fit à Sougrîva quand sa main eut donné la mort à Bâli.

« Maintenant que tu as vu, grand monarque, cette armée impatiente de combattre et pareille à la planète qui