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À ces mots, Sougrîva, le monarque des singes, s’incline entièrement rassuré devant Râma et lui répond en ces termes : « J’avais perdu ma fortune, ma gloire et l’empire éternel des singes ; mais j’ai tout recouvré, grâce à ta bienveillance, héros aux longs bras ! L’homme, ô le plus éminent des victorieux, qui ne te payerait pas de retour, à toi, père, seigneur et Dieu, le service rendu serait le plus ignoble des hommes.

« J’ai expédié en courriers, fléau des ennemis, les principaux de mes singes par centaines. Ces messagers doivent tous amener ici tous les simiens répandus sur la terre ; ils amèneront les ours et les golângoulas ; ils amèneront, fils de Raghou, les singes enfants des Dieux et des Gandharvas, héros d’une épouvantable vigueur, qui changent de forme à volonté, entourés chacun de son armée et versés dans la connaissance des lieux impraticables, des bois et des forêts.

« Des singes, pareils à des montagnes ou des nuages et qui peuvent se métamorphoser comme ils veulent, suivront tes pas dans la guerre, chacun avec toute sa parenté. Ces guerriers, qui ont pour armes, les uns des rochers, les autres des shorées et des palmiers, arracheront la vie à ton ennemi Râvana et ramèneront la Mithilienne dans tes bras ! »


Sur ces entrefaites arriva l’épouvantable armée du roi singe, en tel nombre qu’elle éclipsait dans les cieux la grande lumière de l’astre aux mille rayons. Les yeux ne distinguaient plus aucun des points cardinaux enveloppés alors dans la poussière ; et la terre elle-même tremblait tout entière avec ses bois, ses forêts et ses montagnes.

Un singe, nommé Çatabali, héros cher à la fortune,