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commandée par Sougrîva, cheminait sans relâche jour et nuit. Brûlante de combattre, elle s’avançait d’un pied hâté, par bonds rapides, et, tout impatiente de courir à la délivrance de Sîtâ, elle ne fit halte nulle part un seul instant.

Les singes, ayant franchi et les sommets du Vindhya et ceux du Malaya, cette alpe sourcilleuse, arrivèrent, suivant l’ordre des bataillons, sur les bords de la mer au bruit épouvantable.

Descendu sur la plaine, accompagné de son frère et de son allié, Râma de gagner promptement la majestueuse forêt du rivage ; et là, dans cette vaste plage aux franges toutes baignées par les vagues, aux roches nettes et lavées par les ondes, ce héros, le plus aimable de ceux qui savent plaire : « Sougrîva, dit-il au roi des singes, nous voici arrivés au réceptacle des ondes salées.

« Voici le moment venu pour nous de mettre en délibération les moyens de traverser ici la mer. Que personne dans les héros singes, quel qu’il soit et de quelque endroit qu’il vienne, ne quitte son armée pour aller dans ce bois, dont les périls sont cachés et qu’il faut reconnaître ! » Ces paroles de Râma entendues, Sougrîva et Lakshmana firent camper l’armée sur les bords de cette mer aux rives plantées d’arbres.


Le camp de l’armée bien attentive et bien en garde fut assis par Nîla dans un lieu favorable et suivant les règles sur le rivage septentrional de la mer. Alors deux généraux des singes, Maînda et Dwivida, battirent de tous côtés la campagne, voltigeant en éclaireurs à l’entour des armées.

Tandis que l’armée était campée sur le bord du souve-