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le collyre s’avancent, de la montagne nommée le Grand-Andjana, vers ces lieux où Râma les attend. Dix kotis de singes couleur de l’or bruni viennent de la belle montagne, brillante comme l’or, où le soleil se couche à l’occident. Trente kotis de singes accourent du Mandara, une des plus hautes alpes de la terre : vaillants héros, ils ont la taille et la force des lions. Trois mille deux cents kotis de singes, les épaules couvertes d’une crinière léonine toute resplendissante, affluèrent des sommets du Kêlâsa. De ceux qui errent sur les flancs de l’Himâlaya et savent goûter la saveur de ses racines et de ses fruits, un millier de mille kotis se mit en campagne à la ronde. Du mont Vindhya sortirent mille kotis de singes, tels que des masses de charbon, épouvantables par l’aspect, épouvantables par les actions. Dix mille kotis de singes arrivèrent du mont Oudaya, tous renommés par le courage et la force. De ceux qui gîtent sur le rivage de la Mer-de-Lait, où ils mangent les fruits du xanthocyme et font leurs festins de cocos, il n’existe pas de nombre qui puisse exprimer la multitude infinie des croisés.

Les armées de ces hommes des bois accouraient des bords de la mer, des fleuves, des forêts ; et l’astre du jour en était comme éclipsé.

Sougrîva de monter avec Lakshmana dans son palanquin d’or, brillant comme le soleil et porté sur les épaules de grands singes. Il sortit en roi, auquel est échu la gloire de ceindre une couronne sans égale ; il sortit avec le parasol blanc élevé sur sa tête, avec l’éventail blanc, avec le blanc chasse-mouche, agités de tous les côtés autour de son visage. Environné de singes nombreux, terribles, des javelots à leur main, le fortuné monarque s’avançait, entouré de ses ministres à la grande vigueur ; et, dans sa