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Le fortuné s’en alla rapide, comme il était venu ; il abaissa du haut des airs son vol sur la terre et pénétra dans la forêt. Entré dans le Bois-du-Miel, il vit les chefs des bataillons singes désenivrés, debout et tremblants tous de crainte maintenant que l’ivresse était dissipée.

Le héros s’approcha d’eux, tenant ses mains réunies en coupe à ses tempes, et, d’un air joyeux, il dit ces paroles caressantes au noble Angada : « Gentil singe, l’obstacle que ces gens ont mis à ta marche ne doit pas allumer ta colère : il n’est personne qui ne pèche à son insu ou sciemment.

« Je suis allé, noble singe, vers ton oncle et je lui ai dit, mon seigneur, l’arrivée de vous tous dans ces lieux. À la nouvelle que tu étais venu ici avec ces chefs de bataillons quadrumanes, à la nouvelle même que son bois fut envahi, c’est de la joie qu’il en ressentit, et non de la colère. « Hâte-toi de me les envoyer tous ! » m’a dit Sougrîva, ton oncle, ce puissant roi des simiens. Allez donc à votre désir ! »

À ce langage affectueux que lui tient Dadhimoukha, le fils de Bâli adresse à tous les principaux des singes ces réjouissantes paroles : « Le roi, je m’en doutais, nobles singes, vient d’apprendre cet événement : c’est une joie franche qui fait parler ce quadrumane, et c’est la cause qui en porte ici la nouvelle à notre connaissance. Vous avez bu tous à souhait du miel jusqu’à l’ivresse : aussi convient-il maintenant de nous rendre aux lieux où le singe Sougrîva nous attend. Vos excellences doivent agir de telle manière, illustres chefs, qu’elles soient ma règle ; car je ne suis qu’un serviteur au milieu de vos excellences. Suis-je vraiment le prince héréditaire ? En ce cas, j’aurais le pouvoir de commander : mais il vous convient