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shya, constellation propice. J’aime à le reconnaître, mon fils ; la nature t’a fait modeste et même vertueux ; mais ces vertus n’empêcheront point ma tendresse de te dire ce qu’elle sait d’utile pour toi. Avance-toi plus encore dans la modestie ; tiens continuellement domptés les organes des sens, et fuis toujours les vices, qui naissent de l’amour et de la colère. Jette les yeux sur la Cause première, et que sans cesse ton âme, comme la sienne, Râma, se cache et se montre dans la défense de tes sujets. D’abord, sois dévoué au bien, exempt d’orgueil, escorté sans cesse de tes vertus ; ensuite, protège ces peuples, mon fils, comme s’ils étaient eux-mêmes les fils nés de ta propre chair.

« Noble enfant de Raghou, examine d’un œil vigilant tes soldats, tes conseillers, tes éléphants, tes chevaux et tes finances, l’ami et l’ennemi, les intermédiaires et les rois neutres. Lorsqu’un roi gouverne de telle sorte la terre, que ses peuples heureux lui sont inébranlablement dévoués, ses amis en ressentent une joie égale à cette allégresse des Immortels, devenus enfin les heureux possesseurs de la divine ambroisie. Impose le frein à ton âme, et sache, mon fils, te conduire ainsi ! »

À peine le monarque avait-il achevé son discours, que des hommes, messagers de cette agréable nouvelle, couraient déjà en faire part à Kâauçalyâ. Elle, la plus noble des femmes, elle distribua à ces porteurs d’une nouvelle si flatteuse et de l’or, et des vaches, et toutes sortes de pierreries.

Quand il se fut incliné devant le roi son père, le Raghouide, éclatant de lumière, monta dans son char ; puis, environné de foules nombreuses, il revint dans son palais.