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s’arrête, il s’informe de nos santés, et toujours ce prince affectueux nous demande si nos feux sacrés, nos épouses, nos serviteurs, nos disciples, toute chose enfin va bien chez nous.

« Puissions-nous voir bientôt sacrer par tes ordres, comme héritier présomptif du royaume, ce Râma aux yeux de lotus bleu, au cœur plein d’affection pour les hommes ! Daigne maintenant, ô toi, qui es comme un Dieu chez les hommes, associer à ta couronne sur la terre ce fils si digne d’être élu roi, ce Râma, le seigneur du monde, le maître de son âme et l’amour des hommes, dont il fait les délices par ses vertus ! »

Ensuite, ayant fait appeler Sumantra, le roi Daçaratha lui dit : « Amène promptement ici mon vertueux Râma ! » « Oui ! « répondit le serviteur obéissant ; et, sur l’ordre intimé par son maître, ce ministre sans égal dans l’art de conduire un char eut bientôt amené Râma dans ce lieu même.

Alors, s’étant assis là, tous les rois de l’occident, du nord, de l’orient et du midi, ceux des Mlétchhas, ceux des Yavanas, ceux même des Çakas, qui habitent les montagnes, bornes du monde, s’échelonnèrent sous leur auguste suzerain Daçaratha, comme les Dieux sont rangés sous Indra, le fils de Vasou.

Assis dans son palais au milieu d’eux et tel qu’Indra au milieu des Maroutes, le saint monarque vit s’avancer, monté sur le char et semblable au roi des Gandharvas ce fils au courage déjà célèbre dans tout l’univers, aux longs bras, à la grande âme, au port majestueux comme la démarche d’un éléphant ivre d’amour. L’auguste souverain ne pouvait se rassasier de contempler ce Râma au visage désiré comme l’astre des nuits, à l’aspect infiniment ai-