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Après quelques jours comptés depuis son départ, après qu’il eut traversé des forêts, des fleuves, des montagnes du plus ravissant aspect, l’auguste voyageur atteignit la ville et l’agréable palais du roi son grand-père. Près de là, faisant halte, Bharata envoya un messager de confiance dire au monarque, son aïeul : « Je suis arrivé. »

Transporté de joie à ces paroles du messager, le roi fit entrer, comblé des plus grands honneurs, son petit-fils dans les faubourgs de sa ville, pavoisée d’étendards, embaumée du parfum des aromates, parée de fleurs et de bouquets, festonnée de guirlandes des bois, jonchée de sable fin dans toute sa rue royale, soigneusement arrosée d’eau et pourvue de tonnes pleines disposées çà et là. Ensuite, les habitants reçurent aux portes de la ville Bharata exposé à tous les yeux et réjoui par les concerts de tous les instruments, qui exprimaient des chants joyeux sur un mouvement vif ; Bharata, suivi par les troupes des plus belles courtisanes, qui jouaient de la musique ou dansaient devant lui : telle fut son entrée dans la ville.

Puis, arrivé dans le palais du roi, tout rempli d’officiers richement costumés, il y fut comblé d’honneurs, traité à la satisfaction de tous ses désirs ; et le fils de Kêkéyi habita cette cour dans un bien-être délicieux, comme le plus heureux mortel des mortels heureux.

Sans désir même que le sceptre vînt dans ses mains suivant l’ordre héréditaire de sa famille, Râma pensait que monter au sommet de la science est préférable à l’honneur même de monter sur un trône. Il était plein de charité pour tous les êtres, secourable à ceux qui avaient besoin de secours, libéral, défenseur des gens de bien, ami des faibles, réfugiés sous sa protection, reconnais-