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le Daçarathide, qui tenait au poing la plus excellente des armes.

Dès qu’il eut vu de son regard à la vision céleste que les Dieux étaient là présents et reconnu, par sa puissance de contemplation et sa faculté de s’absorber en Dieu, que Râma était né de l’essence même de Nârâyana, alors ce Djamadagnide, de qui le Daçarathide avait surpassé la force, joignit les mains et lui tint ce langage : « Ô Râma, quand la terre fut donnée par moi à Kaçyapa : Je l’accepte, me dit-il, sous la condition que tu n’habiteras point dans mon domaine. Je consentis, et depuis lors, Kakoutsthide, je n’habite nulle part sur la terre : « Puissé-je ne manquer jamais à cette parole donnée ! » Ce fut là ma pensée bien arrêtée. Ne veuille donc pas, noble enfant de Raghou, fermer pour moi le chemin par où le ciel roule d’un mouvement aussi rapide que la pensée ; exclus-moi seulement des mondes saints par la vertu de cette flèche. Cet arc m’a fait reconnaître à sa colère ennemie que tu es l’être impérissable, éternel qui ravit le jour à Madhou : sois bon pour moi ; et puisse sur toi descendre la félicité ! »

À ces mots, Râma, le descendant illustre de l’antique Raghou, décocha la flèche dans les mondes de Râma le Djamadagnide à la splendeur infinie. Depuis lors celui-ci, par l’efficace du trait divin, n’eut plus de monde qu’il pût habiter. Ensuite, quand il eut décrit autour de Râma le Daçarathide un pradakshina, Râma le Djamadagnide s’en retourna dans son héritage.

Ayaudhyâ était pavoisée d’étendards flottants, résonnante de musique, dont toutes les espèces d’instruments jetaient les sons au milieu des airs. Arrosée, délicieusement parée, jonchée de fleurs et de bouquets, la rue