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brahmes et Vaçishtha, leur chef, esprits dévoués à la paix, de réciter leurs prières à voix basse ; et tous les saints, rassemblés en conseil, de se dire l’un à l’autre : « Irrité par la mort de son père, cet auguste Râma ne vient-il pas détruire une seconde fois la caste des kshatryas, tout calmé que soit enfin son ressentiment ? Il a fait jadis plus d’une fois un terrible carnage de tous les kshatryas : qui peut dire si, dans sa colère, aujourd’hui, il n’exterminera point encore l’ordre vaillant des kshatryas ? »

Dans cette pensée, les brahmes et Vaçishtha, leur chef, d’offrir au terrible fils de Brighou la corbeille hospitalière et de lui adresser en même temps ces paroles toutes conciliatrices : « Râma, sois ici le très-bienvenu ! Reçois, maître, cette corbeille, où sont renfermées les huit choses de l’arghya : rejeton saint de Brighou, digne anachorète, calme-toi ! Ne veuille pas allumer dans ton cœur une nouvelle colère ! »

Sans répondre un seul mot à ces éminents solitaires, Râma le Djamadagnide accepta cet hommage et dit sur-le-champ à Râma le Daçarathide :

« Râma, fils de Daçaratha, ta force merveilleuse est vantée partout : j’ai ouï parler de cet arc céleste qui fut brisé par toi. À la nouvelle que tu avais pu rompre un tel arc d’une manière si prodigieuse, j’ai pris l’arc géant, que tu vois sur mon épaule, et je suis venu. C’est avec lui, Râma, que j’ai vaincu toute la terre ; bande cet arc même, enfant de Raghou, et, sans tarder, montre-moi ta force ! Encoche ce trait et tire-le : … prends donc, avec cet arc céleste, cette flèche que je te présente. Si tu parviens à mettre la corde de cet arc dans la coche de cette flèche, je t’accorde ensuite l’honneur d’un combat