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palais. Arrivé dans sa demeure, il offrit d’abord aux mânes de ses pères un magnifique sacrifice ; puis ce monarque, plein de tendresse paternelle, fit les plus hautes largesses de vaches en l’honneur de ses quatre fils. Cet opulent souverain des hommes donna aux brahmes cent mille vaches par chaque tête de ses quatre fils, en désignant individuellement chacun d’eux : ainsi, quatre cent mille vaches, flanquées de leurs veaux, toutes bien luisantes et bonnes laitières, furent données par ce descendant auguste de l’antique Raghou.

Dans l’instant propice aux mariages, Daçaratha, entouré de ses quatre fils, déjà tous bénis avec les prières, qui inaugurent un jour d’hyménée, tous ornés de riches parures et costumés de splendides vêtements, le roi Daçaratha, devant lequel marchaient Vaçishtha et même les autres anachorètes, vint trouver, suivant les règles de la bienséance, le souverain du Vidéha, et lui fit parler ainsi :

« Auguste monarque, salut ! nous voici arrivés dans ta cour, afin de célébrer le mariage : réfléchis bien là-dessus ; et daigne ensuite ordonner que l’on nous introduise. En effet, nous tous, avec nos parents, nous sommes aujourd’hui sous ta volonté. Consacre donc le nœud conjugal d’une manière convenable aux rites de ta famille. »

À ces paroles dites, le roi de Mithilâ, habile à manier le discours, fit une réponse d’une très-haute noblesse, au monarque des hommes : « Quel garde ai-je donc ici placé à ma porte ? De qui reçoit-on l’ordre ici ? Pourquoi hésiter à franchir le seuil d’une maison, qui est la tienne ! Entre avec toute confiance ! Brillantes comme les flammes allumées du feu, mes quatre filles, consacrées avec les prières qui inaugurent un jour de mariage, sont arrivées déjà au lieu où le sacrifice est préparé. — Je suis tout disposé : je