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riage, et j’ai répondu à ces princes : « Sa main est destinée en prix à la plus grande vigueur. » — Ensuite, tous ces prétendus couronnés de ma fille, désirant chacun faire une expérience de sa force, se rendaient eux-mêmes dans ma ville ; et là, je montrais cet arc à tous ces rois, ayant, comme eux, envie d’éprouver quelle était leur mâle vigueur, mais, brahme vénéré, ils ne pouvaient pas même soulever cette arme.

« Maintenant je vais montrer au vaillant Râma et à son frère Lakshmana cet arc céleste dans le nimbe de sa resplendissante lumière ; et, s’il arrive que Râma puisse lever cette arme, je m’engage à lui donner la main de Sîtâ, afin que la cour du roi Daçaratha s’embellisse avec une bru qui n’a pas été conçue dans le sein d’une femme. »

Alors ce roi, qui semblait un Dieu, commanda aux ministres en ces termes : « Que l’on apporte ici l’arc divin pour en donner la vue au fils de Kâauçalyâ ! »

À cet ordre, les conseillers du roi entrent dans la ville et font aussitôt voiturer l’arc géant par des serviteurs actifs. Huit cents hommes d’une stature élevée et d’une grande vigueur traînaient avec effort son étui pesant, qui roulait porté sur huit roues.

Le roi Djanaka, se tournant vers l’anachorète et vers les Daçarathides, leur tint ce langage : — « Brahme vénéré, ce que l’on vient d’amener sous nos yeux est ce que mon palais garde si religieusement, cet arc, que les rois n’ont pu même soulever et que ni les chœurs des Immortels, ni leur chef Indra, ni les Yakshas, ni les Nâgas, ni les Rakshasas, personne enfin des êtres plus qu’humains n’a pu courber, excepté Çiva, le Dieu des Dieux. La force manque aux hommes pour bander cet arc, tant