des Vents, adresse à la nymphe ce discours, qui doit le sauver et perdre le fils de Kouçika :
« Éblouissante Rambhâ, voici une affaire qu’il te sied de conduire à bonne fin dans l’intérêt des Immortels : séduis par les grâces accomplies de ta beauté le fils de Kouçika, au plus fort de ses macérations.
« Moi, sous la forme d’un kokila, dont les chants ravissent tous les cœurs, dans cette saison, où les fleurs embaument sur la branche des arbres, je me tiendrai sans cesse à tes côtés, accompagné de l’Amour. »
« Décidée à ces mots du roi des Immortels, Rambhâ, la nymphe aux bien jolis yeux, se fit une beauté ravissante et vint agacer Viçvâmitra. Indra et l’Amour de complot avec lui, Indra même, changé en kokila, se tenait auprès d’elle, et son ramage délicieux allumait le désir au sein de Viçvâmitra.
« Dès que le gazouillement suave du kokila, qui semait dans le bois ses concerts, et la musique douce, énamourante des chansons de la nymphe eut frappé son oreille ; dès que le vent eut fait courir sur tout son corps de voluptueux attouchements, et qu’embaumé de parfums célestes il eut fait goûter à son odorat ces impressions qui mettent le comble aux ivresses des amants, le grand anachorète se sentit l’âme et la pensée ravies.
« Il fit un mouvement vers le côté d’où venait cette mélodie charmante, et vit Rambhâ dans sa beauté enchanteresse.
« Ce chant et cette vue enlevèrent d’abord l’anachorète à lui-même ; mais alors, se rappelant que déjà pareilles séductions avaient brise tout le fruit de sa pénitence, il entra dans la méfiance et le soupçon. Pénétrant au fond de ce piège avec le regard de la contemplation