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que ses désirs le voulaient, c’est-à-dire, la justice, la gloire et la plus haute fortune.


« Après un millier complet d’années, les Dieux, qui ont tenu leur attention fixée sur la force de sa pénitence, viennent trouver le sublime anachorète, purifié dans l’accomplissement de son vœu. — Brahma lui adresse alors une seconde fois la parole en ces mots très doux : « Te voilà devenu un rishi ! tu peux maintenant, s’il te plaît, cesser ta pénitence. »

« Aussitôt qu’il eut ainsi parlé, Brahma s’en retourna d’une course légère, comme il était venu ; mais Viçvâmitra, qui avait entendu ce langage, n’en continua pas moins à se macérer dans la pénitence. Longtemps après, une Apsarâ charmante, qui avait nom Ménakâ, s’en vint furtivement à l’ermitage de Viçvâmitra ; et là, conduite par le malin projet de séduire l’anachorète voué aux mortifications, elle se mit à baigner dans les eaux du lac Poushkara ses membres délicieux.

« Au premier coup d’œil envoyé, dans la forêt solitaire, à cette Ménakâ, de qui toute la personne n’était que charme, et dont les vêtements imbibés d’eau rendaient les formes encore plus ravissantes, l’ermite à l’instant même tomba sous la puissance de l’amour et dit à la nymphe ces paroles : « Qui es-tu ? De qui es-tu la fille ? D’où viens-tu, conduite par le bonheur dans cette forêt ? Viens, beauté craintive, viens te reposer dans mon heureux ermitage. » À ces mots du solitaire, Ménakâ répondit : « Je suis une Apsâra : on m’appelle Ménakâ ; je suis venue ici, en suivant mon penchant vers toi. »

« Le saint prit donc par la main cette femme char-