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d’Ikshwâkou. Cette pensée lui était venue : « Je veux, se disait-il, offrir le sacrifice d’un açwamédha, par là j’obtiendrai de passer avec mon corps dans la voie suprême, où marchent les Dieux. » Il manda Vaçishtha et lui fit connaître ce dessein : « C’est une chose impossible ! » répondit le prêtre sage.

« Ayant donc essuyé un refus de son directeur spirituel, le roi tourna ses pas vers la contrée méridionale, où les cent fils de Vaçishtha se livraient à la pénitence.

« À peine les cent fils du rishi eurent-ils entendu le discours de Triçankou, vaillant Râma, qu’ils adressèrent au monarque ces mots, où respirait la colère : « Ton gourou, de qui la bouche est celle de la vérité, a refusé de servir ton dessein : pourquoi donc passer outre à ses paroles et recourir à nous, homme à l’intelligence difficile ? Pourquoi veux-tu abandonner la souche et t’appuyer sur les branches ? Ô roi, ce n’est pas bien à toi de vouloir que nous soyons les ministres de ton sacrifice ! Retourne dans ta ville : cet homme saint est seul capable de célébrer ton sacrifice, et non pas nous. »

« À ces paroles, dont les syllabes s’envolaient, troublées par la colère, le monarque tomba dans un profond chagrin et dit ces mots aux cent fils du solitaire : « Refusé par Vaçishtha d’abord, par vous ensuite, j’irai ailleurs, sachez-le bien ! chercher le secours, dont j’ai besoin pour mon sacrifice ! » Irrités par ces mots du roi aux syllabes menaçantes, les cent fils du saint lancèrent contre lui cette malédiction : « Tu seras un tchândâla ! »

« Après qu’ils eurent ainsi maudit ce roi, ils rentrèrent dans leur pieux ermitage. Puis, quand cette nuit se fut écoulée, noble Râma, le resplendissant monarque changea dans un instant : il n’offrit plus aux regards que