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En cette ville d’Ayaudhyâ était donc un roi, nommé Daçaratha, semblable aux quatorze dieux, très savant et dans les Védas et dans leur appendice, les six Angas, prince à la vue d’aigle, à la splendeur éclatante, également aimé des villageois et des citadins, roi saint, célèbre dans les trois mondes, égal aux Maharshis et le plus solide appui entre les soutiens de la justice. Plein de force, vainqueur de ses ennemis, dompteur de ses sens, réglant sur la saine morale toute sa conduite, et représentant Ikshwakou dans les sacrifices, comme chef de cette royale maison, il semblait à la fois le roi du ciel et le dieu même des richesses par ses ressources, son abondance, ses grains, son opulence ; et sa protection, comme celle de Manou, le premier des monarques, couvrait tous ses sujets.

Ce prince magnanime, bien instruit dans la justice et de qui la justice était le but suprême, n’avait pas un fils qui dût continuer sa race, et son cœur était consumé de chagrin. Un jour qu’il pensait à son malheur, cette idée lui vint à l’esprit : « Qui m’empêche de célébrer un açwa-médha pour obtenir un fils ? »

Le monarque vint donc trouver Vaçishtha, il se prosterna devant son ritouidj, lui rendit l’hommage exigé par la bienséance et lui tint ce langage respectueux au sujet de son açwa-médha pour obtenir des fils : « Il faut promptement célébrer le sacrifice de la manière qu’il est commandé par le Çâstra, et régler tout avec un tel soin qu’un de ces mauvais Génies, destructeurs des cérémonies saintes, n’y puisse jeter aucun empêchement. C’est à toi, en qui je possède un ami dévoué et qui es le premier de mes directeurs spirituels, c’est à toi de prendre sur tes épaules ce fardeau pesant d’un tel sacrifice. »