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la colère, qui ont vaincu les organes des sens, qui font un saint usage des ablutions, qui ont pour mortier les dents et pour seul pilon une pierre ; hermitage fortuné, où se plaisent les rishis Bâlikhilyas, voués à la prière et au sacrifice.

« Aussitôt que Viçvâmitra, ce héros à la force puissante, eut aperçu Vaçishtha, le plus distingué parmi ceux qui récitent la prière,, il fut porté au comble de la joie et s’inclina devant lui avec respect : — « Sois le bienvenu chez moi ! » lui dit Vaçishtha le magnanime, qui offrit poliment un siège à ce maître de la terre.

« Ensuite, quand le sage Viçvâmitra se fut assis sur un siège éminent d’herbe kouça, le prince des anachorètes lui présenta des racines et des fruits. Après qu’il eut reçu de Vaçishtha ces honneurs, le meilleur des rois, le resplendissant, Viçvâmitra lui demanda s’il voyait tout prospérer dans son feu sacré, ses disciples et ses bouquets d’arbres. Le plus vertueux des anachorètes, le fils de Brahma, l’ascète aux dures macérations, Vaçishtha répondit que la santé régnait partout, et renvoya ces questions au fils de Gâdhi, au plus éminent des vainqueurs, au roi Viçvâmitra, commodément assis.

« Ensuite, ce monarque, d’une splendeur éblouissante, répondit avec un air modeste au pieux Vaçishtha que la félicité régnait chez lui de tous les côtés.

« Alors qu’ils eurent passé dans ces mutuels récits un assez long temps, exerçant l’un sur l’autre une puissance de charme réciproque et tous deux pleins du plus vif plaisir, le bienheureux Vaçishtha, le plus saint des anachorètes, souriant à Viçvâmitra, lui tint ce langage, à la fin de ce vertueux entretien : « Monarque puissant, j’ai envie de servir un banquet hospitalier à ton armée et à