Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol1.djvu/52

Cette page a été validée par deux contributeurs.

En effet, il est insaisissable à toute pensée, ce roi qui s’est élevé à l’état de rishi, le juste Viçvâmitra, à la grande puissance, à la splendeur infinie, qui te fut donné pour ton gourou suprême.

« Il n’existe pas un être, quel qu’il soit, Râma, plus heureux que toi sur la terre, puisque Viçvâmitra, ce trésor de pénitence, a fait de ton bonheur l’objet de ses plus chers désirs. Écoute donc l’histoire de ce magnanime fils de Kouçika, quelle est la force de cet anachorète illustre, quelle est son héroïque énergie, quelle est enfin la puissance de son absorption en Dieu.

Jadis la terre eut un maître nommé Kouça : il était fils de Brahma, l’antique aïeul des créatures, et ce fut lui qui donna le jour au puissant et vertueux Kouçanâbha. Celui-ci eut un fils appelé Gâdhi, prince à la haute intelligence, duquel est né le grand anachorète, ce flamboyant Viçvâmitra. — Or, Viçvâmitra gouverna ce globe en roi, qui semblait une incarnation de la justice, et garda l’empire dans ses mains plusieurs myriades d’années.

« Une fois, ayant rassemblé les six corps d’une armée complète, il se mit, environné de cette formidable puissance, à parcourir la terre. Traversant les fleuves et les montagnes, les forêts et les villes, ce roi fameux arriva de marche en marche jusqu’à l’ermitage de Vaçishtha, ombragé de nombreux arbres, soit à fleurs, soit à fruits, tout rempli de nombreuses bandes d’animaux inoffensifs, hanté par les Siddhas et les Tchâranas, toujours plein de magnanimes anachorètes, fidèles à leurs vœux, semblables à Brahma, tous purifiés par l’exercice de la pénitence, tous resplendissants comme le feu. n’ayant tous pour seule nourriture que l’eau, le vent, les feuilles tombées, les racines et les fruits ; âmes domptées, qui ont vaincu