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« Dans leur conseil, une résolution fut ainsi arrêtée : « Tous, réunissant nos efforts, recueillons tous les simples de la terre, semons çà et là ces plantes annuelles dans la mer de lait ; puis, barattons l’océan lacté ; et buvons la divine essence, qui doit naître de ce mélange vigoureusement brassé. Par elle, dans le monde, nous serons affranchis de la vieillesse et de la mort, exempts de la maladie, pleins de force, de vigueur et d’énergie, doués tous d’une splendeur et d’une beauté impérissables. »

« Quand ils eurent ainsi arrêté cette résolution, ils se firent une baratte avec le mont appelé Mandara, une corde avec le serpent Vâsouki, et se mirent à baratter sans repos le séjour de Varouna.

« Au sein des ondes remuées, on vit naître de cette liqueur les plus belles des femmes : elles furent nommées Apsaras[1], parce qu’elles étaient sorties des eaux.

« Destinées pour le plaisir du ciel, elles avaient des formes célestes et rehaussaient avec des ornements célestes la grâce de leurs célestes vêtements. Éblouissantes de splendeur, elles étaient riches en tous les dons de la beauté, de la jeunesse et de la douceur. Il y eut alors de ces Apsaras soixante dizaines de millions ; mais leurs suivantes, Râma, étaient en nombre impossible à calculer. Ni les Dieux, ni les Daîtyas ne prirent ces nymphes, vaillant fils de Raghou ; et, pour cette cause, toutes, elles restèrent en commun.

« Ensuite, cherchant un époux, Vârounî sortit des eaux lactées : les enfants de Ditî refusèrent cette fille de

  1. Les bayadères et les courtisanes du ciel : ce nom est formé de ap, aqua, et saras, dont la racine est sri, ire, avec as pour suffixe.