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descendre la félicité ! voici arrivée l’heure de la prière du soir. Cette descente du Gange, dont je viens de présenter le récit, procure à tous ceux qui l’entendent raconter les richesses, la renommée, une longue vie, le ciel et même la purification des péchés. »

Viçvâmitra se rendit, accompagné du jeune Raghouide, à la ville du roi Viçâla, aussi ravissante et non moins céleste que la cité du Paradis. Là, arrivé dans cette ville, appelée Vêçâli, Râma, tenant ses mains jointes devant soi, Râma à la haute intelligence adressa au saint homme cette demande :

« De quelle royale famille est donc sorti ce magnanime Viçâla ? Poussé d’une vive curiosité, je désire l’apprendre, bienheureux anachorète. »

À ces mots du prince, qui possède à fond la science de soi-même, l’homme aux grandes mortifications Viçvâmitra se met à raconter ainsi :

« Il y avait dans l’âge Krita, vaillant Râma, les fils de Ditî, doués d’une grande force, et les fils d’Aditî, pourvus d’une grande vigueur : tous, ils étaient enivrés de leur puissance et de leur courage ; tous, ils étaient frères, nés d’un seul père, le magnanime Kaçyapa ; mais deux sœurs, Ditî et Aditî, leur avaient donné le jour : ils étaient rivaux, toujours en lutte, et brûlants de se vaincre mutuellement.

« Ces héros d’une énergie indomptée s’étant donc un jour assemblés, voici en quels termes ils se parlèrent, digne rameau de l’antique Raghou : « Comment pourrons-nous être exempts de la vieillesse et de la mort ? »