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« De même, Ançoumat, d’une splendeur incomparable dans le monde, ne put, cher ami, effectuer son vœu de faire descendre le Gange, qu’il invitait à couler sur la terre.

« Dilîpa même, ton illustre père, si ferme en tous ses devoirs de kshatrya, était d’une énergie sans mesure ; il désirait voir le Gange ici-bas, mais il échoua dans sa pieuse tentative : et cependant ses mortifications n’avaient point eu d’égales parmi celles des antiques rois, qui avaient embrassé la vie d’anachorète et que la vertu illuminait d’une splendeur semblable à la sainte auréole des Maharshis.

« Par toi seul, noble taureau des hommes, cette grâce a donc été obtenue ; tu as acquis par là une renommée incomparable dans le monde et même estimée dans le ciel par tous les treize plus grands Dieux. Cette descente du Gange, dont tu as gratifié la terre, vaillant dompteur des ennemis, élève bien haut pour toi un trône de vertus, où elle te fait monter, ascète sans péché.

« Purifie-toi d’abord toi-même, ô le plus grand des hommes, dans ces ondes éternellement dignes, et, devenu pur, goûte le fruit de ta pureté, ô le plus vertueux des mortels. Ensuite, célèbre à ton aise en l’honneur de tes ancêtres la cérémonie des eaux lustrales. Adieu, noble taureau des hommes ; sois heureux : je retourne au monde du Paradis ! »

« Quand elle eut ainsi parlé au vaillant Bhagîratha, la Divinité sainte de s’en aller, accompagnée des Immortels, au monde de Brahma, où ne pénètrent pas les maladies.

« Maintenant, Râma, je t’ai pleinement exposé l’histoire du Gange : le salut soit donc à toi, et puisse sur toi