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pénitence, le magnanime saint à la splendeur infinie passa de la terre au ciel.

« Dilipa même, éblouissant de mérites, célébra de nombreux sacrifices et régna vingt mille ans sur la terre-mais, conduit par la maladie sous la main de la mort, il n’arriva point, ô le plus éminent des hommes, à dénouer le nœud pour la descente du Gange ici-bas. S’en allant donc au monde du radieux Indra, qu’il avait gagné par ses œuvres saintes, cet excellent roi abandonna sa couronne à son fils Bhagîratha, qui fut, rameau bien-aimé de Raghoti, un monarque plein de vertu ; mais il n’avait pas d’enfant, et le désir d’un fils semblable à son père était sans cesse avec lui.

« Ascète énergique, il se macéra sur le mont Caukarna dans une rigide pénitence : se tenant les bras toujours levés en l’air, se dévouant l’été aux ardeurs suffocantes de cinq feux, couchant l’hiver dans l’eau, sans abri dans la saison humide contre les nuées pluvieuses, n’ayant que des feuilles arrachées pour seule nourriture ; il tenait en bride son âme, il serrait le frein à sa concupiscence.

« À la fin de mille années, charmé de ses cruelles mortifications, l’auguste et fortuné maître des créatures, Brahma vint à son ermitage ; et là, monté sur le plus beau des chars, environné même par les différentes classes des Immortels, adressant la parole au solitaire dans l’exercice de sa pénitence : « Bienheureux Bhagîratha, lui dit-il, je suis content de toi ; reçois donc maintenant de moi la grâce que tu souhaites, saint monarque de la terre. »

« Ensuite, à cet aspect de Brahma, venu chez lui en personne, l’éblouissant anachorète, creusant les deux paumes de ses mains jointes, répondit en ces termes :