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vant les rites, ils descendent faire la cérémonie de l’eau funèbre dans la Pampâ aux ondes fraîches et limpides. Ce devoir accompli, ils sortent de la rivière et viennent tous avec leurs habits mouillés revoir l’aîné des Raghouides et Lakshmana à la grande vigueur.


Ensuite le sage Hanoûmat, brillant à l’égal du soleil adolescent et le corps tel qu’une montagne, adresse, les mains jointes, ce discours au guerrier issu de Raghou : « Grâce à toi, fléau des ennemis, Sougrîva monte sur le trône de son père et de son aïeul : il a conquis, grâce à toi, ce vaste empire des singes bien difficile à conquérir. Qu’il entre, congédié par toi, dans cette ville, et qu’il y règle avec ses amis les affaires de toutes les sortes ! Bientôt, consacré par le bain, son âme reconnaissante va t’honorer avec ses présents de pierreries diverses, de simples recueillis en tout pays et de parfums célestes. Daigne entrer dans cette merveilleuse caverne de la montagne ; fais alliance avec mon seigneur, et que ta vue répande la joie parmi les singes. »

À ces mots d’Hanoûmat, Râma le Daçarathide, habile à manier la parole et plein de sens, lui répondit en ces termes : « Je n’entrerai pas, bel Hanoûmat, ni dans une ville, ni dans un village, avant que je n’aie accompli mes quatorze années : c’est l’ordre de mon père. Entrez, vous ! et hâtez-vous de faire ce qui demande une exécution immédiate. Ami, que le sacre, donné suivant les rites, inaugure Sougrîva sur le trône ! » Quand il eut parlé de cette manière au singe Hanoûmat, Râma dit à Sougrîva : « Ô roi, fais sacrer Angada, que voici devant tes yeux, comme le roi de la jeunesse.

« Ce mois de Çrâvana, plongé dans la pluie, est le