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doux, trouvant son bonheur dans le bien de tous les êtres, secourable à ceux qui ont besoin de secours, accomplissant ici les ordres de son père. En effet, ce Raghouide à l’éclatante splendeur fut renversé du trône et banni dans les bois par son père asservi à la vérité : je l’accompagnai ; et Sîtâ, son épouse aux grands yeux, le suivit elle-même dans l’exil, comme la lumière à la fin du jour suit, dans l’autre hémisphère, le soleil aux clartés flamboyantes. Plongé dans une vaste mer de chagrins, quoiqu’il fût digne du bonheur, le grand monarque, père de ce héros et l’essence même du bien pour l’univers entier, s’en est allé dans le Paradis.

« Apprends, singe, que Lakshmana est mon nom ; que je suis le frère de Râma, venu avant moi dans la condition humaine, et que ses vertus m’attachent à son service. Dans le temps que ce prince à la vive splendeur habitait, dépouillé de sa couronne et banni, dans les bois déserts, un Rakshasa mit la fraude en jeu pour lui dérober son épouse. Mais il ne connaît pas le Démon ravisseur de sa bien-aimée. Il est un fils de Lakshmî, nommé Danou, et tombé dans la condition des Rakshasas par l’effet d’une malédiction. Suivant lui, Sougrîva, le roi des singes, peut nous donner ce renseignement. »

Hanoûmat, se tenant face à face de Lakshmana, répondit comme il suit : « Les hommes, doués d’intelligence, secourables aux créatures, qui ont dompté la colère, qui ont vaincu les organes des sens, qui sont tels que vous êtes, méritent de gouverner la terre. »

Il dit ; et, quand il eut d’une voix douce prononcé gracieusement ces mots : « Allons, reprit-il, où m’attend le singe Sougrîva. En guerre déclarée avec son frère, en butte aux vexations répétées de Bâli et renversé du trône,